Suite à la récente vague de détection de copies initiée par YouTube le 9 décembre 2013, nous avons remis au goût du jour notre article qui précise les mécanismes de détection des copies, publié initialement en avril 2013.
Nous allons vous rappeler les causes et les conséquences de ce système de détection des copies.
Pourquoi ?
Depuis début décembre, toutes les vidéos YouTube sont soumises à Content ID, c'est-à-dire passent, dès l'upload, par le système de détection des copies par YouTube.
Lors de l'upload de votre vidéo, YouTube la scanne et recherche des correspondances audios et/ou vidéos avec la base existante des versions de référence. S'il trouve une correspondance audio et/ou vidéo de plus de 30 secondes, il revendique la vidéo au nom du tiers (parfois 10 secondes pour du contenu très critique comme du foot par exemple).
Il n'est alors plus possible de claimer la vidéo depuis l'interface d'upload traditionnelle.
Le catalogue existant de vos vidéos est régulièrement rescanné pour établir de nouvelles correpondances. Il l'est complètement, pour les chaînes rattachées à des networks, depuis le 9 décembre. En cas de correspondance, un additional claim est alors rajouté à la vidéo et votre revendication devient alors inactive (et qui dit claim inactif = plus de monétisation, car vu de YouTube, la vidéo ne vous appartient plus).
Vous trouverez plus d'informations sur le fonctionnement de content ID ici :
http://www.youtube.com/t/contentid
Pourquoi alors cette vague d'additionals claims ?
Un "bug" de YouTube, avant le 9 décembre, signifiait que si l'on sauvegardait sa vidéo avant la fin de son transfert, le content ID ne fonctionnait pas (claimant la vidéo avant qu'elle ne soit soumise). Vu qu'un upload d'une vidéo HD de 5 minutes en prend au bas mot 15 minutes, les Youtubers avaient largement le temps de modifier titre et description, et de les sauver avant le début de traitement de la vidéo => le pus souvent sans le savoir, beaucoup contournaient donc le contrôle. YouTube ayant décidé lundi de relancer un scan global, toutes les vidéos qui avaient by-passé le contrôle se sont alors trouvées revérifiées.
Ce bug a été corrigé vendredi dernier (vous avez peut-être constaté que lorsque l'on fait enregistrer, un message nous prévient que les modifications seront prises en compte une fois le traitement de la vidéo commencé).
Quelles conséquences ?
Avant lundi 9 décembre, les claims co-existaient et la règle la plus restrictive l'emportait (si l'un des ayant-droits avait demandé le blocage, la vidéo était bloquée pour tous) mais si tous les ayant-droits étaient ok pour une monétisation, il y avait alors partage des revenus.
Depuis, la règle change et tout additional claim entraîne une fermeture du claim de l'uploader, et donc conduit à sa perte des droits en termes de monétisation.
C'est alors la règle de l'ayant-droit tiers qui s'applique. Il peut décider de bloquer la vidéo, de la tracker (pas de pub), et même de la monétiser (tous les revenus lui reviennent alors).
Qui revendique mes vidéos ?
Nous avons fait des tests sur un pannel de revendications tierces appliquées sur les contenus des gamers du réseau Wizdeo (test effectué en avril 2013) :
- 53% des détections s'expliquent par la reprise de plus de 30sec consécutives de chansons protégées par les majors.
- 34% des détections s'expliquent par la reprise de plus de 30sec consécutives de la bande-son des jeux vidéos (un moyen très efficace pour revendiquer du gameplay).
- 13% des détections s'expliquent par la reprise d'élements vidéos de plus de 30sec consécutives, protégés par les éditeurs (trailers et cinématiques principalement).
Ces chiffres n'ont pas beaucoup changé avec la nouvelle vague de réclamations.
Durant nos tests, nous avons constaté que les éditeurs de jeux n'avaient pas une politique systématique de gestion des droits. Dans certains cas, pour certains jeux et certains trailers, ils désactivent la pub. Dans d'autres cas, ils laissent les contenus monétisés. Les éditeurs les plus actifs semblent être Nintendo, Ubisoft, Capcom, Take2 (notament avec GTA V) mais comme le montre le test, le nombre de détections liées à la reprise d'éléments vidéos reste encore à la marge.
Pour plus d'élements spécifiques sur les gamers, voir l'article ICI.
Comment éviter les détections ?
Près de 87% des détections sont dues à l'audio. Il faut donc éviter de reprendre de longues plages de musique protégée.
Pour les gamers, plus de détails sur ce qu'il faut faire pour éviter les revendications additionnelles, dans cet article ICI.
J'ai entendu qu'il y avait des passe-droits pour des chaînes managées / premium
Certaines chaînes, essentiellement appartenant à des groupes média (TV, boîtes de productions, chaînes originales YouTube...) ne sont pas soumises, pour le moment, à détection des copies. Il n'y a pas de détection automatique mais cela n'empêche pas un tiers de faire valoir ses droits sur la vidéo. Dans ce cas, son additional claim se traduira directement par un strike, pouvant menacer non pas la chaîne mais l'ensemble du groupe média, qui s'engage donc à être des plus respectueux vis-à-vis du respect des copyrights.
Wizdeo dispose aussi d'un certain nombre de chaînes premium YouTube de ce type, les chaînes en question travaillant de manière étroite avec Wizdeo pour la gestion de leurs droits, puisque toutes ces chaînes sont collectivement responsables des strikes qui peuvent toucher les vues.
Autre point, vérifiez bien que l'additional claim est fondé. S'il s'agit d'une détection erronnée ou abusive (et il y en a), n'hesitez pas à contester ce claim (et à nous en faire part en cas de doute).
Nous vous redirigeons aussi vers 3 anciens articles utiles pour éviter les correspondances :
- Reconnaissance Automatique de Musique sur YouTube, le test
- Musique, les sites Web à connaître
- Libre de droit - Ce qu'il faut savoir
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