Alors que les annonceurs boudent YouTube après le passage de leurs publicités sur du contenu non approprié ("non friendly"), les revenus sur la plate-forme sont en baisse depuis quelques semaines. Faisons le point sur les enjeux et opportunités de cette "crise des annonceurs".
Certains partenaires se sont récemment inquiété d’une baisse de revenus sur leur chaîne. D’autant plus étonnant que les vidéos concernées ne sont pas en sous-performance par rapport à d’autres.
Avant toute chose, il est important de se souvenir que le premier trimestre est parmi les moins rémunérateurs sur YouTube. En effet, d’importantes sommes d’argent ont été dépensées pendant les fêtes de fin d’année, et les budgets sont logiquement moins importants dans les mois qui suivent.
Les répercussions sont toutefois plus marquées cette année. En cause ? Le bras de fer que se livrent actuellement YouTube et certains annonceurs. Récemment, certaines régies se sont rendu compte que leurs publicités étaient diffusées sur des vidéos à caractère offensant, et ont donc décidé de les retirer de la plate-forme de Google.
Des vidéos mal monétisées a priori
Pendant nos recherche visant à dresser un état des lieux de la monétisation actuelle de vos contenus sur YouTube, nous nous sommes rendus compte que nombre d’entre vous avaient des impairs de monétisation sur vos créations. Certaines vidéos avec un nombre de vues très élevé rapportent très peu d’argent, alors que d’autres avec une visibilité moindre pouvaient rapporter gros. Le dénominateur commun ? La thématique de la vidéo, et surtout ses métadonnées.
Dans une démarche qualité, Google s’efforce de ne pas laisser le hasard décider où iront les publicités des annonceurs. Aussi, tout contenu pouvant être assimilé à du contenu choquant, ou “trash”, se voit immédiatement labellisé sur YouTube, rendant plus difficile le remplissage des espaces publicitaires sur celles-ci.
Pour vous rendre compte vous-même de l’impact de ce genre de vidéos sur votre monétisation, rendez-vous sur YouTube Analytics :
- D’ici, définissez une période allant de la fin mars au jour actuel.
- Cliquez ensuite sur Durée de visionnage, triez le graphique par “Vues”, puis "Comparez les valeurs" avec les revenus estimés du partenaire.
- Descendez sous le graphique qui apparaît, et triez le tableau récapitulatif par “Vues”.
- Vous constaterez alors peut-être une grande disparité entre le nombre de vues et le montant que ces vidéos vous ont rapporté.
- Le pourcentage indiqué entre parenthèses (dans la colonne "revenus estimés du partenaire" du tableau) indique la part de revenus générés par la vidéo sur le total engrangé sur la période choisie.
Un paradigme qui est en train de changer sur YouTube. Car si la plate-forme a pu fermer les yeux sur les contenus les plus “matures” publiés sur ses espaces, le fait que les annonceurs en pâtissent suffit à faire émerger une volonté de redorer l’image de YouTube. Les créateurs pour qui ce type de contenu constitue l’essentiel de la programmation doivent donc être conscients d’une chose : les miniatures, titres, tags et descriptions des vidéos impactent directement le potentiel rémunérateur de vos vidéos.
Concrètement : des métadonnées provocatrices contribueront à faire buzzer la vidéo, mais allumeront également des signaux d’alarme chez YouTube, qui pourra labelliser votre vidéo. Réfléchir à une stratégie plus douce pour vos contenus vous permettra au contraire de rester dans les clous, et de percevoir les revenus que vous estimez mériter pour votre travail.
Vues, impressions et CPM
Différentes métriques peuvent être impactées durant cette période. Néanmoins, il est important de comprendre que baisse des impressions n’est pas forcément synonyme de revenus moindres. Le Coût Pour Mille vues est très variable. Au point que de très nombreuses impressions sur une vidéo peuvent rapporter moins qu’une autre vidéo aux impressions plus faibles, mais au CPM plus élevé.
De même, nous n’avons pas constaté de baisses concernant les Vues sur les chaînes de nos partenaires. Les contenus se portent bien, et certaines chaînes sont même en pleine croissance.
Les baisses de revenus en cette période ne proviennent donc pas uniquement des vidéos produites par nos partenaires, mais bel et bien de l’offre publicitaire qui s’amenuise du fait de la crise des annonceurs. De nombreux annonceurs ayant décidé de boycotter YouTube en attendant que la plate-forme solutionne les griefs, de très nombreux espaces publicitaires restent vacant. Il ne faut pas oublier que monétiser une vidéo ne signifie pas forcément qu’une publicité y sera incluse.
Un nouveau palier à atteindre pour monétiser
Afin de calmer les ardeurs des annonceurs concernant le contenu sur lequel s’affiche les publicités, Google a récemment acté une nouvelle mesure. Désormais, le simple fait de créer une chaîne YouTube ne permettra plus de monétiser son contenu.
En effet la firme de Mountain View a décidé d’instaurer un palier de 10 000 vues avant de pouvoir activer la monétisation sur le contenu d’une chaîne. Attention cependant : il s’agit bien là de 10 000 vues totales sur la chaîne, et non pas de 10 000 vues par vidéo.
Avec cette mesure, Google ambitionne de filtrer un minimum les chaînes qui peuvent gagner de l’argent avec sa plate-forme d’hébergement de vidéos. Il crée ainsi une barrière contre les chaînes publiant du contenu à visée offensante, et espère de fait ramener dans son giron les annonceurs inquiets de l’endroit où atterriront leurs publicités.