SACD et SCAM savent très bien quelle enveloppe est à distribuer chaque année. Sur la période 2018 à 2021, les montants ne vont probablement pas changer (ils ne changeraient que si le nombre de créateurs inscrits et de vues éligibles, grimpait énormément vs. aujourd’hui).

D’après des infos convergentes, le montant annuel distribué entre tous les créateurs ( avant prélèvement de la commission SACD ou SCAM, et des prélèvements sociaux à la source) serait, entre 2018 et 2021, de plus de 3 fois moins pour la SCAM que la SACD. 

 

Ensuite la répartition, chaque trimestre ou chaque année,  se fait entre les créateurs en fonction de leur audience:

  • Pour chaque période, la SACD applique un RPM aux vues de chaque chaîne. Ces vues sont les vues revendiquées, sur la France, la Belgique et la Suisse, sur les vidéos éligibles et enregistrées par la SACD. la SACD peut aussi appliquer un coefficient réducteur selon le type de vidéos (exemples)

  • La SCAM a un mode de calcul plus compliqué: jusqu’à 2017, elle versait 750€ à toutes les chaînes ayant déclaré entre 100 000 et 200 000 vues annuelles (rien en-dessous de 100 000), puis ensuite appliquait un RPM aux vues au-delà. Les vues éligibles sont exactement les mêmes que pour la SACD (vues revendiquées sur France, Belgique, Suisse). 

 

Les deux organismes, ayant un montant fixe à distribuer, font varier leur RPM en fonction du nombre d’inscrits. Le gâteau reste le même, mais il est partagé entre plus ou moins d’inscrits. Résultat:

  • Les RPM ne sont pas connus avant le premier versement , soit 5 mois après la fin d’un trimestre pour la SACD, et 18 mois après la fin d’une année pour la SCAM, une fois que les organismes savent combien de créateurs se sont inscrits

  • Les organismes choisissent un RPM qui ne consomme pas toute l’enveloppe qu’ils gèrent, de manière à:

    • Pour la SACD, pouvoir payer des créateurs qui se sont inscrits tard, mais qui peuvent encore s’inscrire sur un trimestre déjà écoulé. Par exemple , le RPM brut SACD pour T1 2019, annoncé le 15/09/2019,  est de 0,27 € les 1000 vues, et vise à pouvoir payer ceux qui n’ont pas encore inscrits leurs vidéos de T1 2019 à cette date. 

    • Pour la SCAM, de manière à pouvoir payer les créateurs même s’ils ont fait des erreurs dans les vues ( sous-estimation)

  • Si jamais le RPM est trop élevé, ou trop bas, par rapport aux besoins de tous les créateurs inscrits, il peut être ajusté sur les trimestres ou années suivantes. Par exemple, la SACD a été trop optimiste ( ne comptait pas sur beaucoup d’inscrits) avec un RPM pour T1 2019 de 1€ les 1000 vues, et a baissé le RPM tout au long de l’année pour arriver à 0,33€ en fin d’année. 

 

Ce mécanisme explique pourquoi SACD et SCAM ne veulent pas répondre à un créateur sur les revenus qu’il va gagner, parce qu’ils ne connaissent pas le chiffre exact. Mais ce n’est pas normal puisque même si les chiffres peuvent varier, se référer à l’historique est tout à fait possible



Problèmes pour les créateurs

Premier problème, même au moment des versements,  la SACD et la SCAM ne communiquent pas forcément sur le mode de calcul:

  • La SCAM a publié son mode de calcul seulement pour le dernier versement ( montant au titre de 2017 versé en juillet 2019)

  • La SACD ne publie pas son mode de calcul

 

Ensuite, le calcul utilise un KPI (vues revendiquées) qui n’est pas disponible pour les créateurs sur leur interface YouTube Analytics. En fait, seuls les MCN qui disposent d’un CMS peuvent voir les “vues revendiquées” par vidéo, et donc éventuellement calculer le nombre de vues éligibles, qui peut éventuellement être inférieur de plus de 30% des vues totales

 

Demandes à faire aux organismes 

  1. Exiger au minimum la transparence sur les modes de calculs passés et règles de calcul des revenus; le seul bon exemple est celui de la SCAM pour les revenus au titre de l’année 2017, puisque la SCAM a envoyé à tous les créateurs inscrits son mode de calcul précis

  2. Pour pouvoir savoir combien de vues sont éligibles, demander à YouTube et aux organismes si il serait possible :

    1. Soit de faire le calcul sur la base des vues totales

    2. Soit de donner accès aux créateurs à leurs vues revendiquées à travers YT Analytics

  3. Sans pour autant exiger les RPM précis, ce qu’ils ne sauraient pas faire, demander aux organismes des indications sur les évolutions futures des RPM, ce qu’ils savent faire assez bien. 

 

 

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